LE Jour d'Après - Réfléchissons Un peu


Le temps est venu, pour utiliser la jolie phrase du site de la fondation N. Hulot. Oui, le temps est venu, de nous interroger au moins,sur ce qui va venir. 
Avant toute chose, en faisant montre de modestie, parce que comme beaucoup, je suis un modèle, un modèle de tâtonnements, d'erreurs d'appréciations aussi, d'avis trop tranchés parfois etc etc... Comme disait Brassens, « mourir pour des idées, d'accord mais de mort lente » parce que les idées, les avis partisans ont la vie courte. 
Ce qui ne nous empêche en rien de nous appuyer sur des valeurs qui elles, transcendent l'espace et le temps. Parmi elle, l'humanisme me parait essentielle et centrale. 
Non pas l'humanisme répondant à la définition classique en « plaçant l'Homme et les valeurs humaines au-dessus de toutes les autres valeurs », parce que je crois l'homme intimement imbriqué à ce qui l'entoure, sans aucune relation de valeur ou de supériorité vis à vis du reste. Ce qui implique que ce n'est pas l'homme qui est à placer au dessus de toute autre valeur mais sa capacité à s'intégrer dans l'univers, celui duquel il est extrait, dont il fait partie et dans lequel il se fond. Seule attitude, à mon sens, garante de la pérennité de la race humaine. 
L'étymologie nous dit tout cela sans ambiguité, le terme latin humus comme le mot « homme » sont tous deux issus de la racine indo-européenne « ghyom » qui veut dire « terre ». Nous sommes la terre, toute la terre et ne pouvons nous en dissocier, ni pour la soumettre ou la posséder, encore moins nous en arroger toute forme de supériorité. 
Il est par conséquent absurde de rivaliser, de tenter de domestiquer sans répit, dans un rapport de force, n'aboutissant qu'à un appauvrissement d'abord, puis la déchéance et la mort, à l'image de la culture intensive qui a tué les sols et toute forme de vie là où la permaculture a réinventé, mimé la nature dans ce qu'elle sait faire de mieux, instaurer, insuffler la vie, l'enrichissement permanent. 
Quand cela est absurde vis à vis de cette « chose » qu'on verrait extérieure à nous, « la nature » alors qu'elle est nôtre, cela l'est davantage encore au sein de notre race qui passe son temps à s’entre-tuer, se décimer, se soumettre devant l’appât du gain ou du pouvoir. 
Les hommes, la nature, les animaux, le vivant, les arbres, le pierres, les plantes... Tout cela n'est qu'un depuis l'origine. 
Les théories scientifiques le prouvent s'il en est besoin. Puisque l'univers est en expansion ; il suffit alors de remonter suffisamment (c'est à dire beaucoup) dans le temps pour parvenir à l'état initial d'une entité unique et originelle, une seule particule d'une densité infinie... Nous venons tous de là, tout vient de là. 
Nous reviendrons à l'humanisme plus tard, en matière de voie et de programme... 
 
Le passé est ce qu'il est, il a été. Nous l'avons commenté. On ne peut cependant l'occulter et faire comme si cette crise n'avait pas eu lieu, puisqu'il impacte directement notre présent. 
Je dirais même que c'en est toute la force et le sens ; ce passé a un sens. Ce qui s'est passé a un sens, qu'il nous est proposé de comprendre, individuellement, et de transformer... 
 
Qu'allons donc nous faire de ce présent ? Maintenant. 
 
A l'heure où les magasins ouvrent à nouveau leurs portes, où les voitures ont été lâchées comme des fauves trop longtemps retenus dans leur cage, où les uns redécouvrent avec bonheur la « vie » qui reprend... Doit-elle se limiter à la joie de faire la queue, masqué, devant son magasin préféré pour obtenir le droit de pénétrer dans cette antre merveilleuse du consumérisme ? 
 
Rien n'est terminé, nous n'en sommes qu'au début ; le début de quoi ? A nous de choisir... 
 
Cette crise a poursuivi, finalisé l'inversion des valeurs essentielles que sont la santé et le bonheur. Elle nous a fait croire que la santé était la valeur clé, essentielle, fondamentale et que tout devait y être sacrifié pour atteindre le bonheur. 
C’est ainsi que nous nous sommes privés du cœur de notre humanité, le lien :  
 - Les personnes isolées dans les Ehpad, qu'on ne peut plus voir encore moins toucher 
 - Nous tous qui ne pouvons plus nous serrer amicalement la main, qui ne pouvons plus nous embrasser, nous enlacer chaleureusement 
 - Nos enfants éloignés, nos petits-enfants qu'on ne peut serrer que dans des bras virtuels par vidéo interposée. 
 - Et les morts auxquels on ne peut pas dire « au revoir » dignement, nous privant de la capacité même d'en faire le deuil. 
 
Nous avons privé de contacts et de liens les plus faibles, au détriment du bien-être, de leur joie quotidienne et de leur bonheur. Pour une personne dépendante, enfermée dans ces établissements manquant souvent de vie, l'âge n'offre pas la latitude du temps qui pourrait « se rattraper ». Le temps est compté et, de fait, perdu. Combien de morts en Ehpad ? Plus certainement par abandon que par le virus... 
Nous avons oublié que le bonheur induit la santé et non l'inverse. 
Où se trouve l'intérêt d'une santé à tout prix, isolé, perdu dans un monde sans plus de repères familiaux ni amicaux, sans liens et privé des libertés qui nous sont les plus chères, avec le confinement comme « mise en bouche »... ?
Le lien est finalement toujours ce qui manque. 
« Il n'y a pas de matière, il n'y a qu'un tissu de relations » (Niels Bohr) 
 
En politique, c'est ce qui a fait l'échec de choix axés sur la liberté à tout prix (libéralisme) ou sur l'égalité à tout prix (communisme). Dans le premier, il manque l'égalité et dans le second la liberté, mais le ciment qui peut rendre cela possible ne ne consiste qu'une une seule chose : la fraternité, le lien entre les hommes. Et j'emploie le terme « ciment » à dessein puisqu'il symbolise également la symbiose possible et toute la force que recouvrent ces trois termes s'ils ne sont pas séparés les uns des autres, et qui figurent ainsi la force symbole de notre nation : Liberté, Égalité, Fraternité ». 

La peur et la prudence règnent, les frontières sont encore fermées à l'heure où j'écris, il semble qu'on invite tout le monde à serrer les fesses. 
La PEUR, oui, avez-vous remarqué comme elle s'est immiscée en chacun de nous, avec une force et une perversité différentes selon chacun, mais bien là, bien ancrée pour nous abasourdir, nous distraire de l'essentiel, nous faire répondre et obéir au doigt et à l’œil à toute sorte d'injonction, la plus stupide soit-elle ! Il est souvent ardu de distinguer ce qui est de l'ordre de la prudence basique et ce qui ressort de peurs dont nous sommes alors les esclaves. 
Cette peur est bien là et ils continuent à l'entretenir soigneusement, à coups de messages répétés à la télévision ou sur les radios, du port de masques obligatoires (inutiles quand il n'y en a pas et obligatoires lorsqu'ils sont en vente ), de distances imposées (quand ça ne dérange pas l'ordre économique), en bannissant les gestes humains qui rassemblent (l'autre est devenu un danger potentiel), en sous-entendant que le virus est partout, en nous cachant les véritables chiffres de létalité, en nous promettant des études scientifiques (« discovery ») qui n'arrivent jamais (promise mi avril puis fin avril puis mi-mai...pour avouer que les pays impliqués n'y ont pas participé), en découvrant soudain la dangerosité d'un médicament par ailleurs utilisé depuis des décennies, et bien entendu avec le spectre massif du chômage alors que les actions du cac40 remontent tranquillement et les dividendes des actionnaires ne sont pas remis en cause ! 
En quelques mots « si tu as peur, tu es à moi » et « je fais de toi ce que je veux » : 
 - tu obéis 
 - tu ne bouges plus 
 - tu ne manifestes plus 
 - tu es heureux de travailler plus pour moins cher 
 - tu ne communiques plus 
 - tu acceptes d'être suivi, fouillé... 
La population, acculée dans ses craintes, poussée dans ses retranchements, est bientôt prête, bientôt mûre pour accepter cela, tout cela, des mois sécuritaires aux vaccins obligatoires dans un pan-sanitaire global selon lequel ils prétendent protéger notre santé, certes au détriment de quelque libertés, quelques liens. 
Ils ont « mis sous contrôle » le bon peuple et s'emploient chaque jour à continuer à le faire, en nous faisant croire à quel point cette crise était grave, sérieuse, dangereuse, ce virus terrible, méchant... Ils justifient ainsi leur incapacité à l'avoir correctement gérée alors que le problème était, est, on le sait, bien ailleurs : dans leurs choix délibérés de sacrifier un système de santé et une société solidaire et intelligente digne de ce nom. 
 
Venons-en à ce que nous pouvons faire... 
En préambule, il me parait important de préciser que chacun est invité à penser individuellement ce qui est à venir, en toute conscience et en toute responsabilité. 
Les choix des uns ne seront pas ceux de tous et il n'est pas question de donner des leçons à qui que ce soit. Juste un sens, de l'individu à l'humain et à l'humanité, une orientation peut-être, une raison de... 
On peut prendre ce qui suit comme une liste de pistes, d'idées possibles et que chacun peut s'approprier, ou pas.... 
Il me parait essentiel aussi de s'écarter de suite de la zone de confort où l'on tenterait de faire comme si, noyé dans une masse trop dense, ou trop éparse, ou trop ceci ou trop cela, on ne pourrait rien, rien d'autre que se soumettre, subir, tendre le dos et, sous le joug de la peur, accepter toute intrusion et destruction partielle de nos libertés. Comme si tout était trop grand pour nous, petits humains modestes, écrasés par un pouvoir qui nous dépasse... 
Non. Cela, décidément, non ! 
Chacun de nous a une responsabilité, celle qui va de pair avec le sens même de sa vie, mais surtout une capacité immense d'agir et d'influer, sur tout, tout ce qui est et particulièrement ce qui ressort de cette crise. Le pouvoir, c'est nous, individuellement. Oui, nous avons un pouvoir, exclusif et total, si nous le souhaitons, sur nous-même et donc sur le monde. Car c’est bien la somme de ces « nous-mêmes » qui constitue l'humanité, et pas les inventions de quelques uns, auxquelles nous avons souscrit, apporté notre contribution et notre soutien dans le passé, et que nous pourrions soutenir encore par notre résignation. 
 
Alors pour tenter d'y voir clair, observons un peu les différentes voies qui se présentent à nous...

© Eric Benoit