LE Jour d'Après - Les liens, l'Humanité, l'Ecologie


Cette crise symptomatique est une crise du lien, dans tout ce qu'elle a engendré d'horreurs, pour, je l'espère mieux nous ramener vers un chemin plus collectif. 
La crise nous a d'abord isolé, éloigné les uns des autres, empêchant tout contact dont nous sommes pourtant faits. Dans un confinement qui devenait la seule solution (moyenâgeuse selon les mots de V. Lindon) parce que le gouvernement avait sabordé tout environnement protecteur. 
Les enfants, même les enfants, scolarisés, en primaire ou en maternelle ont été avertis du danger que représente l'autre, les invitants à ne pas se rapprocher, se distancier. 
Le début d'un monde où chacun pour soi, c'est mieux que tous ensemble... 
On a isolé les personnes âgées dans les Ehpad, les coupant souvent de leur seule raison de vivre : voir leurs proches de temps à autre. Seuls certains établissements ont compris que c'était la mort pour eux, pire que toute menace virtuelle de virus ; le personnel s'est alors confiné avec les résidents pour restaurer une partie des liens évaporés. 
On a enfermé les morts dans des sacs plastique, sans que les familles ne puissent voir leur proche et se recueillir une dernière fois...comment alors envisager même de pouvoir faire son deuil. C’est la règle que l'on a imposé, en dépit du bon sens, en niant l'humain. Là encore, heureusement, les personnels hospitaliers ont souvent dérogé à ces règles venues du haut des tours d'ivoire de la république technocratique. 
 
Aujourd'hui. Les gens ont peur et toute personne rencontrée est un danger potentiel. La peur est très pratique pour beaucoup parce qu'elle fournit des gens malléables, à qui l'on peut tout faire accepter, dans tous les domaines, celui du travail, de la sécurité, du contrôle policier, des finances etc etc.... 
 
Il s'agit donc de repenser nos liens, tous nos liens. Les liens dont nous sommes constitués, par nature même. 
Qu'est un bébé sans les liens qui se font autour de lui, lui qui n'a qu'une seule quête... ? 
Nos liens mutuels, ceux qui nous réunissent et participent d'un échange subtil entre nous. 
Nos liens à cet univers d'abord, nos liens à la nature, dont nous sommes et pas cette « nature » que nous évoquons comme une entité présente autour de nous. Respecter, tout, tout le vivant 
Et lorsqu'on évoque le respect du vivant, comment concevoir encore possible un monde du déterrage, de la chasse à courre, du piégeage et de la chasse « de loisirs ». Tant que l'homme sera capable, autorisé même, de tels actes de barbarie, rien ne sera possible ou plutôt si : le pire. 
Car il n'y a pas une barbarie « pas trop grave » et une autre qui le serait. Il y a la barbarie. 
 
J'évoquais la partie symptomatique de cette crise en matière de lien. Touchant au vivant, tout le vivant, c'est d'écologie que l'on parle et l'on touche alors les causes rationnelles de cette pandémie qui, sans conteste, résident dans la négation écologique, la déforestation en particulier, réduisant les espaces sauvages et rapprochant de fait les espèces animales porteuses de ces virus que nous ne supportons pas. 
Lutter contre la déforestation, c'est donc participer à un monde plus juste vu au travers du prisme du vivant global. 
 
Par quels actes individuels peut-on lutter efficacement ? Quelles questions se poser ? 
 
D'abord nos actes quotidiens, liés à notre manière de consommer. 
 - Peut-on encore manger de la viande ? 
 - Considérer sans état d'âme tout achat de produits au fort impact carbone ou social... 
 - Que faire ? Attendre que ces gouvernants irresponsables décident de lois qui ne viendront jamais ou trop tard ? 
Une alternative immédiate et plus efficace est que chacun, en conscience, pense chacun de ses actes de consommation. 

Je mentionne un livre qui illustre ce sujet par un titre sans équivoque, voguant vers des rivages de décroissance : « l'Abus de consommation responsable rend heureux ». Il développe la méthode BISOU permettant de donner à tout acte d'achat un sens. 
 BESOIN : À quel besoin cet achat répond-il chez moi ? 
 IMMÉDIATETÉ : ai-je besoin de cet objet tout de suite ? 
 SEMBLABLE : ai-je un objet semblable qui pourrait faire l'affaire ? 
 ORIGINE : quelle est l'origine (et pas seulement géographique) de ce produit ? 
 UTILE : cet objet va-t-il m'être utile ? 

Voyons donc dans ce contexte ce qui est possible pour chacun d’entre-nous quant aux produits dont je parlais tout à l'heure.
© Eric Benoit