01/04/2020 – Jour 16 – Banalisation

Pas beaucoup de blaques cette année...
La crise se banalise et prend un air de train-train. Les journaux journalisent, les journalistes prennent leur air sérieux, grave ou enthousiaste selon l'angle de vue adopté, respectivement : le nombre de mort, la recherche scientifique et la solidarité dans le confinement... 
Les proportions s'inversent dans les journaux : on développe davantage les anecdotes, la vie d'untel ou d'unetelle, la débrouille, l'initiative par ci, les applaudissements par là... 
On filme tout, on scénarise, on met en scène. Pour oublier un peu les morts qui m'amoncellent...faute de lits de réanimation, de respirateurs, de tests (inutiles bien sûr puisqu'on en a pas), de masques (inutiles bien sûr puisqu'on en a pas). 
Parce que oui, il ne faut pas enfoncer le moral des confinés, trop de morts et de désolation, ça fait désordre et mieux vaut l'image d'un président qui déborde d'énergie pour fanfaronner en annonçant la relocalisation stratégique des masques et respirateurs, en France française...pour mi-mai... 
Le mal est fait ! 
J'ai revu hier un docu sur Pompéi. Des enfants surpris et pétrifiés en train d'écrire sur un mur, des adultes entassés et écrasés par les gravats d'une maison qui cède. Et si c'était l'allégorie de demain. 2000 ans d'histoire.  
Du Vésuve au coronavirus...
© Eric Benoit