Quelques notes portées 

Une guitare qui chante. 
Des notes étouffées dans l'épaisseur des murs. 
 
Je ne suis pas seul ce soir. 
 
Les notes réveillent en moi 
Le son de l'impossible. 
Elles éveillent en moi 
La voie de l'indicible. 
 
Quelques mots et l'ombre est habitée. 
Je sens la vie et la présence 
En chaque entité, du Divin. 
Plus rien n'est austère ou commun. 
Je me sens aspiré et serein. 
 
J'aime écouter au gré du temps 
S'égrainer les notes qui parlent, 
Des notes qui me disent doucement 
Que tout est là, que rien ne ment. 
 
J'aime cette simple douceur 
Des ondes offertes par les cordes pincées. 
Je vis au diapason subtil et délicat 
Me faisant plus vivant que jamais. 
Un rien et pourtant tout est là, 
Rien n'est mien. 
 
 
Je suis la mélodie subtile 
Des notes et de la vie douceâtre. 
Je me laisse mener où il me faudra bien 
Renoncer au futile pour déterrer le lien. 
Je rue et me bats, acariâtre, 
Où il me faut laisser l'inutile et l'absurde. 
 
Je rêve encore du temps, 
Perdu, perdu, perdurant...

© Eric Benoit