Un soir de vent  
 
 
Compter la vie en soirs ou en matins. 
 
Le crépuscule ou l'aube, 
Lequel me réveille ? 
 
Où donc est le subtil,  
Où donc est le réel ? 
 
Un soir de vent, 
Un soir de rien. 
Un soir de plus, 
Un soir de moins. 
 
Réel comme il se doit, 
Pétri de certitudes. 
Subtil que je déterre,  
Au hasard des douleurs 
De mon ventre gonflé, 
Quand ma poitrine se vide, 
Par l'angoisse d'abord, 
Creusant tout autour d'elle, 
Un fossé de néant. 
 
Un soir de vent, 
Un soir de rien. 
Un soir de plus, 
Un soir de moins. 
 
Lorsque l'abysse est là, 
Devant je me prosterne, 
Me comble de nausée, 
Que le temps alourdit, 
Pesant de mon passé, 
Pesant de mes oublis. 
 
Le ventre de baudruche, 
Bientôt éclatera, 
Des vomissures putrides 
De la vie refusée. 
 
Un soir de vent, 
Un soir de rien. 
Un soir de plus, 
Un soir de moins.
© Eric Benoit