Un soir de début d'août, comme un ciel étoilé. 
Trop las, trop fatigué, faiblement contemplé. 
Début ou fin d’août ? 
Fin ou début des doutes ? 
Firmament accompli, mieux que moi, mieux qu'ici. 
Tu ne sais le dilemme qui en moi s'ensommeille, 
S'immisce dans l'espace équivoque de la vie 
Provoque le déclic, l'engrenage de l'oubli. 
Je ne vois plus, 
Que les cils de la fuite furtive de demain, 
Que mes mains prennent à bras le corps, 
Dans un corps à corps éperdu 
Où le cœur se barre et se perd 
En l'absence de la vague éternelle. 
Je ne puis oublier celui qui se morcelle, 
Celui qui de mortel à l'âme éternelle glisse. 
La lune pourtant luit, comme lui, 
Et puis s'enfuit dans un sombre dépit n'appelant que l'oubli, 
Encore sincère mais fugitif, des serpents de l'ennui, 
Se lovant dans mes gestes oubliés, se glissant dans mes pas esseulés. 
 
Éteins la lumière te dis-je, je ne suis pas sourd ! 
 
La voûte céleste illuminée aveugle mes oreilles et mes sens apeurés. 
Explosés aux points cardinaux, 
De rouge vêtus. 
Volés par ces poupées de carton carminées, 
Marionnettes animées pour les marchés anciens, 
Poupées de porcelaine, paumés des marjolaines, 
Tristes à en crever les paumes de vos mains 
Et les cruels destins qui vous échappent encore 
Au milieu des guerriers aguerris et avides du sang 
Frais des jeunes vierges qui attendent, 
En file indécente transies d'un froid vif d'acier. 
Leurs yeux parlent pour moi, crient la douleur déjà, 
La peur encore, la peur d'abord, 
La terreur des corps terrassés par l'oubli 
Des bourreaux qui voient sur leurs écrans factices 
La réalité vile de destins nauséeux.
© Eric Benoit