Sous le ciel bas, le ciel voilé, 
Le ciel plombé de giboulées, 
L'hirondelle apparaît, défiant l'élément, 
Insouciante et présente, elle fête le printemps ; 
Celui qui n'est pas là, discret, dissimulé. 
Derrière ce froid vif, comment le deviner ? 
 
Hier j'y étais, hier je la fêtais, 
Cette saison timide à laquelle je croyais. 
Ce jour, un ciel plombé, d’étoiles, de liberté, 
M'a d'un coup ramené à la réalité. 
 
Mais derrière les flocons, au delà du grésil, 
Je sens le vent souffler sur ce combat stérile. 
Affligé, malheureux et vaillant à la fois, 
Je chemine sur la voie, égaré maladroit. 
La voie qui se dessine au hasard du temps, 
Qui pique, qui fait mal mais justifie l'instant. 
 
Hirondelle planant dans ce ciel gris de mars, 
Je sais le lourd voyage que tu viens de passer. 
Je t'aime pour cela en ces heures éparses, 
Aventure incertaine de l'âpre liberté.
© Eric Benoit