Sacré-Cœur

Il n'est pas plus solide que ma fragilité. 
Je pense à toi. Mon Sacré-Cœur s'emballe, 
Mon cœur se fait la malle. 
 
Je cours éperdument, j'appelle comme un enfant : 
Maman, Maman ! 
 
Mon cœur ne répond plus qu'à tes yeux soulignés. 
 
D'un battement plus fort, il repousse ce qui gêne, 
Fait le vide contre lui, 
Creuse ma poitrine, avide, et brise mes poumons. 
 
D'un second battement, il exulte, vainqueur. 
 
Au troisième, il me parle une langue inconnue. Et belle. 
 
Le quatrième est une insulte nourrie de la colère. 
 
Quant au cinquième, il dit : je serai le dernier ! 
 
Mon cœur ivre et fou frappe son glas continu. 
Je ne suis qu'un ultime battement, 
Celui que je ne peux manquer.

© Eric Benoit