Où va le monde ? Ce monde immonde ? 
Ce monde que la haine inonde. 
Ce monde d'indifférence profonde. 
Ce monde qui n'est pas mon monde. 
 
Et pourtant. 
 
C'est lui qui chaque jour embellit 
Mes jours, mes rêves, les parfums de mes nuits. 
J'y suis, j'y reste, j'en fais partie. 
C'est chaque jour lui qui façonne qui je suis. 
 
C'est à chaque instant moi qui le fais tel qu'il est. 
De lui, de rien je ne veux m'écarter. 
Il est moi, je suis lui, nous sommes et c'est très bien. 
Pourquoi alors aller chercher plus loin ? 
 
Je veux que chaque jour soit un enfant de lui. 
Sans air pur ou sans eau, plus rien en moi ne luit, 
Je brille parce qu'il m'a fait ainsi, 
Je suis parce qu'il m'a mis ici. 
 
En lui comme en moi, les deux faces opposées, 
L'une rage et colère, l'autre sérénité. 
Tout de ce monde me redit à l'envie 
Ce que je ne vois pas de l'homme que je suis. 
L'accepter tel qu'il est, c'est m'accepter aussi. 
Dans chaque paradoxe, dans tout ce que je fuis. 
 
Le monde à mon image, quel rêve ô pauvre fou ! 
C'est lui qui me façonne, me guide, me transforme. 
Chacune des pulsations que je sens à mon cou, 
Est un signe vers lui, un acte qui résonne. 
 
De lui j'aime les sons, les odeurs, les couleurs, 
Des joies, des rires et des rudes douleurs. 
Il est ainsi et je suis et nous sommes, 
La non-dualité, l'amour que je me porte 
Ne sont que des mots vains que les vents fous emportent. 
Alors je me réveille dans ce monde des hommes.
© Eric Benoit